La rigueur

Mot désormais grossier et banni du discours politique, c'est pourtant d'un manque cruel de "rigueur" que souffre notre pays. La conséquence en est palpable dans tous les domaines de la société française et cela ne date pas d'hier. Voici ce qu'écrivait le journaliste Paul Fabra dans Les Echos du 3/4 novembre 1995, (il y a donc 20 ans!):

"De par la faute des politiciens successivement au pouvoir, la France n'a plus les moyens de leur permettre de continuer à donner le change. Il est devenu impératif de s'attaquer pour de bon aux déficits publics et sociaux."

Vingt ans plus tard, on pourrait réécrire la même phrase car, non seulement rien n'a changé en ce domaine, bien au contraire, Les prélèvements obligatoires sont proches de la moitié des revenus des contribuables. Comment ne pas comprendre que les plus gros contributeurs fuient un pays qui les taxerait à 75%??Les pseudos baisses d'impôts ont été compensées par l'extraordinaire tour de passe passe sémantique que sont les "Contributions" obligatoires telles que la CSG (Contribution Sociale Généralisée) et CRDS ( Contribution pour le Remboursement de la Dette Sociale). N'est-il pas d'une injustice aussi criante que le fut la Gabelle, en son temps, que le citoyen paie de l'impôt sur de l'argent dont il n'a même pas vu la couleur? Quand on voit que la moitié du budget de l'Etat sert à payer une armée de fonctionnaires dont la production de valeur est nulle sur le plan économique, il serait temps de considérer la qualité plutôt que la quantité.

Le cynisme en politique n'a plus de limite: Suppression de la première tranche de l'impôt sur le revenu en laissant croire que personne ne paiera pour ce manque à gagner.Suppression des Eco-portiques entrainants 250 millions de pénalités à la charge de l'Etat, donc des contribuables. Annulation de la vente des Mistral à la Russie entraînant 950 millions de pénalités. Création d'un poste de Président délégué aux nouvelles régions, qui auront entre 4 et 6 vice-présidents) pour satisfaire des revendications de parti...

Eh bien, désormais, c'est la société du Smartphone qui illustre le mieux le résultat de cette société déliquescente, sans scrupule et hédoniste. La desespérance d'un peuple peut conduire à la révolution ou, peut-être pire, à la tutelle d'un autre.