Oman,Oh man!

Arrivé au pouvoir en 1970, après avoir déposé son père, le sultan Qaboos a su tirer du Moyen-Age ce pays grand comme une demie-France, peuplé de moins de 3 millions d'habitants. Certes, des ressources gazières et pétrolières ont bien aidé, mais, à l'inverse de ses voisins des Emirats Arabes unis, Qaboos a conduit un changement progressif sans excés.
Son seul pêché d'orgueil réside dans la taille et l'architecture de son palais qui occupe la moitié de Muscat! Les hopitaux sont gratuits, l'éducation obligatoire, le litre d'essence coute 0,24 cents d'euro et les citoyens ne paient pas d'impôt. En outre l'état omanais donne 600 m2 de terre à celui qui veut y construire sa maison.
Les omanais sont en très grande majorité musulmans. Ils pratiquent un islam bon enfant, sans ostentation: le muezzin est discret; pas un seul tapis de prière dans les rues (d'une propreté à faire palir de jalousie un français), pas d'alcool, pas de tags sur les murs immaculés des maisons, peu de fumeurs. Pratiquement pas de musique et une tenue traditionnelle portée par tous les hommes. Une longue robe le plus souvent blanche:la dishdasha, un petit chapeau cylindrique brodé de motifs géométriques, le koma, ou un turban sur la tête uniformisent le peuple et confirment le sentiment très fort d'appartenance à un même pays. Nous n'avons jamais entendu le moindre haussement de ton, assisté à la plus mince algarade, pourtant l'émergence de l'état actuel est le fruit d'une guerre entre l"intérieur" incarné par l'ancienne capitale Nizwa,(photo au marché à bestiaux)
Le kanjar, ce poignard courbe caractéristique que porte les hommes à la ceinture, et le fusil que certains portent en bandoulière rappellent l'âme combat tante de ces hommes d'apparence si tranquille.
Pendant des décennies les dattes, délicieuses, ont constitué le principal revenu du pays. Mais on se souviendra de Simbad le marin héros des Mille et une Nuits,incarnation de la vocation maritime des omanais du littoral, caboteurs du golfe arabique le long des deux rives jusqu'au Kerala, et au Shri Lanka sur leurs dhows, les omanais ont participé de tout temps aux échanges de marchandises. Désormais ce sont les bingladais et indiens du Kerala qui les nourrissent et les servent. Une très grande colonie d'émigrés de ces régions ainsi que des philipins et indonésiens, parfaitement respectueux des usages du pays, s'occupent des services pour des salaires quatre fois supérieurs à ceux pratiqués dans leur pays.

L'impressionnante chaîne de montagne du Hajar qui sépare le littoral de l'intérieur culmine à 3000. On découvre dans les canyon vertigineux des villages d'adobe parfaitement intégrés, ( dessin du Wadi bani Habib) et parfois tout au fond, une palmeraie de dattiers. Grâce à ces montagnes l'eau coule.
Elle est récupérée par des
Mais le désert est tout proche. Il suffit de franchir les montagnes par des routes peu fréquentées - on y croise le plus souvent les camions citerne bleu de la compagnie nationale de l'eau qui la transportent à ceux qui en ont besoin. Le macadam impeccable est bordé de lampadaires, et la nuit les montagnes abruptes et sauvages sont tenues éveillées par ces serpents de lumière que personne n'emprunte!
Comme tous les déserts, les Wahiba sands offrent la magie de la lumière changeante sur les courbes sensuelles des dunes. Des ocres jaune bruns, des plis, des ondulations qui naissent et disparaissent.

Alors Oman?
Beau pays, climat agréable, gens sympa. Encore quelque progrès pour émanciper ces braves dames. Mais ça...
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